Le mal en question, étude historico-comparative des crises de baclou en Guyane française

Depuis les années 2010, la presse guyanaise relate la survenue de spectaculaires transes collectives dans différents établissements scolaires de ce département français d'Amazonie.

En dépit des clivages socioéconomiques que ces dites “crises” font naître, ce phénomène d’actualité demeure peu étudié et entaché d’une négativité doublée d’une morbidité pourtant antithétique de cette aire culturelle des Amériques noires où les dieux et esprits échappent généralement à une grille de lecture manichéenne et où la transe est une liturgie corporelle admise comme une conduite normale.

Fidèle à une histoire des religions se réclamant du constructivisme, j’adopte une approche alternative de ces crises. L'idée est de déconstruire ce “mal” ou cette charge sémantique négative dominante, tout comme la tendance réductionniste des discours savants renvoyant ces crises à une fonction strictement sémiotique, soit à des mobiles majoritairement sociaux, économiques et sexuels, leur dénuant ainsi toute autonomie fonctionnelle.

Après avoir dépouillé la littérature de seconde main correspondante et effectué deux séjours de plusieurs mois sur le terrain à récolter de précieuses données, je travaille actuellement à la rédaction de ma thèse.