Les djihadistes occidentaux de Daesh emprisonnés en Syrie : Quels parcours ? Quel avenir ?

Au milieu du chaos syrien d’après 2011, l’entrée en scène de l’organisation État islamique (EI, ou Daesh) dans la « galaxie djihadiste » et la proclamation de son califat ont attiré des milliers de jeunes occidentaux vers la Syrie et l’Irak. Malgré la défaite militaire de l’EI et l’élimination du califat en mars 2019, la question des « combattants étrangers » ou « djihadistes occidentaux » continue de préoccuper la communauté internationale.

Afin de théoriser et de conceptualiser ce phénomène, de nombreuses études ont été menées. Toutefois, en raison du manque de données, de nombreuses théories avancées à ce jour sont limitées et loin d’expliquer dans l’ensemble la "radicalisation" djihadiste. Le manque d’accès au terrain a toujours empêché de mener une étude ou de construire une théorie à grand échelle pour expliquer des facteurs ou de motivations qui poussent les jeunes occidentaux au djihad ou au terrorisme. De plus malgré, les débats vigoureux et le grand nombre de publication sur le sujet, il n’existe aucune étude d’ampleur sur l’évolution des djihadistes occidentaux et leurs familles qui sont partis pour rejoindre le djihad de l’EI et qui sont actuellement détenues en Syrie et en Irak.

Dans le but de combler ce manque dans la littérature et d’apporter une nouvelle perspective aux théories avancées sur la question, cette thèse vise à interroger ces femmes et hommes djihadistes occidentaux actuellement détenus dans le Kurdistan syrien pour jeter de la lumière sur les enjeux politiques, religieux et sociaux de ce phénomène et de le replacer dans un cadre historique. Ce projet veut analyser l’ensemble du parcours des combattants étrangers, plus précisément des combattants occidentaux, de leur radicalisation à leur incarcération et jusque leurs perspectives sur l’avenir à partir d’une enquête de terrain en Syrie, plus précisément la région autonome du nord et de l’est de la Syrie (Rojava), où se trouve les principaux interlocuteurs du sujet de notre recherche.